Jeux Olympiques 2024 : Plainte pour cyberharcèlement. Une comparaison avec la Suisse.

Aux Jeux Olympiques de 2024 en France, la boxeuse algérienne Imane Khelif est devenue la cible de cyberharcèlement, recevant des insultes la traitant d’homme. Elle a déposé une plainte pour cyberharcèlement au Tribunal correctionnel de Paris, ce qui incite à une comparaison avec la situation juridique en Suisse.

Déposer une plainte pour cyberharcèlement semble logique et cohérent dans ce contexte. Cependant, cela contraste fortement avec la situation juridique en Suisse, où il est inimaginable qu’une femme dénigrée comme un homme puisse réussir à poursuivre pour cyberharcèlement, discrimination ou insulte. Le système judiciaire suisse rencontre d’énormes difficultés à s’attaquer au cyberharcèlement, tout comme il lutte contre le harcèlement traditionnel sur le lieu de travail et la discrimination. Les tribunaux suisses seraient susceptibles de rejeter une plainte interprétant le fait de mal identifier le genre d’une femme comme une insulte, de telles affirmations étant presque impossibles à prouver dans le système judiciaire suisse.

Absence de lois suisses contre le cyberharcèlement et la discrimination

La Suisse n’a ni loi spécialisée contre le harcèlement, ni loi contre la discrimination. Les politiciens et avocats suisses affirment souvent que le code pénal existant suffit à traiter légalement le cyberharcèlement, le harcèlement et la discrimination. Cependant, l’efficacité de ces lois dans la pratique reste largement non prouvée en raison de l’absence presque totale de reportages judiciaires en Suisse. Même si des rapports étaient disponibles, les cas qui ne mènent pas à des accusations (souvent terminés en non-admissions ou en classements malgré les affirmations politiques) ne seraient généralement pas couverts.

Si une affaire de harcèlement ou de discrimination en Suisse était poursuivie, il est très peu probable que les victimes reçoivent une compensation pour leurs souffrances. Le système juridique suisse ne reconnaît généralement pas les dommages économiques et de santé qui ne sont pas aussi visibles que les blessures physiques comme conséquences d’un crime. De nombreux arrêts du Tribunal fédéral suisse refusent de reconnaître les dommages à la santé et parfois même se moquent des victimes, manquant de toute empathie.

Le “calcul” derrière le refus du tribunal fédéral de reconnaître les dommages à la santé entrave également la poursuite pénale du (cyber)harcèlement et de la discrimination en Suisse, en raison des exigences souvent cyniques pour la preuve d’un préjudice.

Discrimination : la justice suisse, plus une partie du problème qu’une solution

Un problème majeur avec les plaintes pour (cyber)harcèlement et discrimination est l’arbitraire prévalant dans le droit pénal suisse.* Dans des cas impliquant des personnalités internationales comme Khelif, la justice suisse pourrait tenter de maintenir un vernis de professionnalisme. Cependant, dans les cas ordinaires, les victimes risquent de voir leurs plaintes rejetées ou non poursuivies. En particulier concernant la discrimination contre certaines minorités sociales, la justice suisse agit souvent plus comme une partie du problème que de la solution.

traduit par GPT-4


* N’oubliez pas : l’arbitraire dans la police et la justice est un sujet clé de ce blog, tout comme l’arbitraire des médias traditionnels.

La NOVLANGUE de la Direction de la Justice à Zurich

La créativité des juristes suisses ne se limite pas à leur droit bancaire ou à leur législation sur les avocats, qui ont depuis des décennies déroulé le tapis rouge pour le blanchiment d’argent international et la fraude fiscale. Leur ingéniosité est particulièrement évidente lorsqu’ils sont sous pression, comme le montre une farce récente de la Direction de la justice de Zurich.

La Direction de la justice de Zurich formée à la novlangue.

Selon une communication interne du parquet de Zurich-Sihl, un “jugement a été rendu contre A.B.*”. Communication interne ?

En réalité, la procureure Daniela Senn a affirmé en 2023 dans une ordonnance qu’A.B. avait joint à une plainte “un jugement rendu contre elle”. Le hic, c’est que le jugement que A.B. avait joint à la plainte l’avait complètement acquittée, et ce, non pas sur le principe “en cas de doute, pour l’accusé” : le tribunal avait clairement établi des motifs justifiant les actes imputés à A.B. Le parquet de Limattal/Albis, qui avait porté l’accusation contre A.B., avait renoncé à faire appel. La partie civile avait également renoncé à faire appel.

En 2023, la procédure contre A.B. remonte à plus de 10 ans. L’acquittement en faveur d’A.B. est définitif depuis plus de 10 ans en 2023. Ce jugement n’est pertinent en 2023 en tant que preuve pour une plainte pénale que parce qu’A.B. porte plainte pour diffamation contre une personne : cette personne avait écrit que A.B. avait été condamnée à l’époque. Daniela Senn, qui avait reçu la plainte, a rapidement réagi par une ordonnance de non-lieu. Elle a principalement justifié cela en disant que la diffamation était prescrite : car le document contenant l’affirmation erronée que A.B. avait été condamnée en 2010 avait été rédigé en 2017. La diffamation est prescrite, même si A.B. n’a pris connaissance de ce document qu’en 2023, après qu’il a été publié en 2022. De plus, Daniela Senn a déclaré de manière trompeuse dans l’ordonnance que, comme preuve, A.B. avait soumis “un jugement rendu contre elle”. Pourtant, A.B. avait soumis le jugement précisément parce que la procédure s’était terminée par un acquittement en sa faveur.

Contre l’ordonnance de Daniela Senn, A.B. a déposé un recours pour des raisons juridiques. Concernant l’affirmation qu’elle avait soumis un jugement rendu contre elle comme preuve, A.B. a également déposé une plainte séparée auprès du procureur général : A.B. a demandé une explication sur pourquoi Daniela Senn fait une erreur précisément sur le point qui est le sujet même de la plainte. Dans son ordonnance de non-lieu, elle confond acquittement et condamnation dans un jugement censé prouver le caractère erroné de l’affirmation selon laquelle A.B. avait été condamnée. Sur le point central de la procédure, Daniela Senn commet une erreur grave. Négligence ? Intention ?

Que ce soit par négligence ou intention, le procureur général ne peut pas le dire. Il délègue la réponse à la plainte d’A.B. au supérieur de Daniela Senn, le procureur en chef Daniel Kloiber. Celui-ci prend le parti facile. Dans sa réponse à la plainte d’A.B., Daniel Kloiber argumente maintenant de manière tortueuse que l’affirmation qu’un jugement a été rendu contre une personne ne contient aucune indication quant à savoir s’il s’agit d’un acquittement ou d’une condamnation (sic). Par définition, c’est de la NOUVEAU LANGUAGE (novlangue) que Daniel Kloiber fournit.

A.B. a analysé le problème à l’aide du modèle linguistique GPT-4. La conversation est visible publiquement (cliquez sur le lien). L’analyse par GPT-4 a montré que le modèle linguistique considère la compréhension linguistique de Daniel Kloiber comme ” inhabituelle “. L’affirmation qu’un jugement rendu contre une personne ne signifie pas qu’il y a une condamnation est ” trompeuse ” et ” problématique “, surtout dans un contexte juridique.

A.B. a confronté la Direction de l’intérieur et de la justice du canton de Zurich avec cette découverte. La réponse lapidaire de l’employé de la Direction de la justice, Tassio Suter : “De notre point de vue, rien de plus n’a besoin d’être ajouté à la lettre de lic. iur. Daniel Kloiber.” Tassio Suter ne s’est pas du tout penché sur l’évaluation de la réponse de Daniel Kloiber comme “trompeuse” et “problématique” ou sur la confusion de Daniela Senn en général. Il a esquivé ces questions avec sa réponse lapidaire.

En conclusion, il reste à ajouter que du moins le parquet I pour enquêtes spéciales a admis par écrit que c’était “une formulation malheureuse” de la part de la procureure Daniela Senn. Cependant, le parquet I pour enquêtes spéciales a nié tout abus de pouvoir de la part de Daniela Senn, arguant que les dossiers montraient clairement que le jugement avait abouti à un acquittement en faveur d’A.B. Sur cette base, A.B. a retiré la plainte contre Daniela Senn, qu’elle avait déposée en parallèle à la plainte de surveillance.

Il reste une discussion sur la qualité ou plutôt sur la négligence qui semble régner au sein des parquets zurichois. Il reste également une discussion sur l’arrogance de certains juristes. Enfin, il reste une discussion sur la place du NOVLANGUE dans une démocratie. À notre avis : clairement Non.

Si les plaintes de surveillance auprès du Bureau du procureur public et de la Direction de la justice du canton de Zurich, comme dans le cas présent, sont écartées, c’est un signe que le contrôle démocratique des autorités ne fonctionne pas.

Mise à jour du 12 novembre 2023:
Le 11 octobre 2023, A. B. a contacté par email le Bureau de l'Ombudsman du Canton de Zurich. Elle a envoyé le lien vers cet article et a demandé à propos de son expérience avec le Département de la Justice, comme décrit ci-dessus : "Comment le Bureau de l'Ombudsman du Canton de Zurich voit-il la procédure dans le Canton de Zurich contre les procureurs publics fautifs lorsque les plaintes de supervision ne sont apparemment plus prises au sérieux et traitées ?" Le 12 novembre 2023, A. B. a informé le Zurich Observer qu'elle n'avait pas reçu de réponse du Bureau de l'Ombudsman. Le bureau est présidé par M. Jurg Trachsel, avocat et membre du parti populiste de droite "Union Démocratique du Centre".

Traduit par GPT-4

Suisse: Ministères publics avec un taux d’erreur élevé

La NOVLANGUE de la Direction de la Justice à Zurich magazine suisse «Beobachter» a rapporté en 2022 que depuis l’introduction du nouveau Code de procédure pénale suisse le 1er janvier 2011, environ 90% de toutes les procédures pénales en Suisse sont désormais traitées sans procès par le biais d’ordonnances pénales.

En 2023, le Beobachter a décerné le prix de «l’ordonnance pénale la plus bâclée de l’année» au parquet de Limmattal/Albis.

Le Beobachter a fait état de plusieurs problèmes résultant du nouveau Code de procédure pénale suisse. Le 7 mars 2022, le Beobachter titrait : «Nous recherchons l’erreur de l’année 2022 – participez !»

Commentaire: Il est clair au premier coup d’œil dans quelle direction doivent aller les procédures pénales qui sont désormais menées uniquement par les parquets sans évaluation judiciaire.

Beaucoup de bruit pour rien.

Il n’est donc pas étonnant que le Beobachter s’insurge, environ 11 ans après l’introduction du nouveau Code de procédure pénale : la problématique inhérente à ce système d’ordonnances pénales aurait été prévisible dès le départ.

En janvier 2023, le Beobachter a désigné «l’ordonnance pénale la plus bâclée» de l’année 2022. Un jury de trois experts réunis par le Beobachter a conclu que le parquet de Limmattal/Albis du canton de Zurich mériterait ce prix négatif, en raison d’une affaire dont le Beobachter a fait état le 1er avril 2022 : «Deux jours de prison parce que le parquet a été négligent.»

L’idée de ce prix est basée sur l’histoire d’un homme qui a passé 75 jours en détention sans savoir pourquoi : « Le grand pouvoir des procureurs. »

Cependant, le Beobachter a échoué dans sa tentative de remettre personnellement le prix au responsable de ce parquet. Dans le rapport du 26 janvier 2023, «Le Beobachter couronne l’ordonnance pénale la plus bâclée de l’année», Lukas Lippert a noté : «L’accueil a été aussi glacial que la journée. Le parquet de Limmattal/Albis à Dietikon ZH a refusé le 26 janvier d’accepter le prix négatif pour l’erreur de l’année. Le rédacteur en chef du Beobachter, Dominique Strebel, n’a pas pu remettre personnellement le trophée.»

C’est regrettable que le Beobachter soit désormais presque le seul média éditorial en Suisse à garder un œil critique sur la police et la justice. À l’exception peut-être de la télévision suisse d’État, tous les autres détournent commodément le regard. Les journalistes grand public des grandes maisons d’édition choisissent les meilleurs morceaux du gâteau de l’actualité mondiale. Ils laissent volontiers le travail journalistique de fond dans l’environnement inconfortable des abus de pouvoir de l’État, de la police et de la justice à qui bon leur semble. Comme s’il n’y avait jamais eu de violations des droits de l’homme en Suisse !
Fait intéressant, c’est la Commission de la justice du Conseil cantonal de Zurich qui s’occupe au moins aussi de la problématique des ordonnances pénales. Est-ce suffisant ?