Suisse: Ministères publics avec un taux d’erreur élevé

La NOVLANGUE de la Direction de la Justice à Zurich magazine suisse «Beobachter» a rapporté en 2022 que depuis l’introduction du nouveau Code de procédure pénale suisse le 1er janvier 2011, environ 90% de toutes les procédures pénales en Suisse sont désormais traitées sans procès par le biais d’ordonnances pénales.

En 2023, le Beobachter a décerné le prix de «l’ordonnance pénale la plus bâclée de l’année» au parquet de Limmattal/Albis.

Le Beobachter a fait état de plusieurs problèmes résultant du nouveau Code de procédure pénale suisse. Le 7 mars 2022, le Beobachter titrait : «Nous recherchons l’erreur de l’année 2022 – participez !»

Commentaire: Il est clair au premier coup d’œil dans quelle direction doivent aller les procédures pénales qui sont désormais menées uniquement par les parquets sans évaluation judiciaire.

Beaucoup de bruit pour rien.

Il n’est donc pas étonnant que le Beobachter s’insurge, environ 11 ans après l’introduction du nouveau Code de procédure pénale : la problématique inhérente à ce système d’ordonnances pénales aurait été prévisible dès le départ.

En janvier 2023, le Beobachter a désigné «l’ordonnance pénale la plus bâclée» de l’année 2022. Un jury de trois experts réunis par le Beobachter a conclu que le parquet de Limmattal/Albis du canton de Zurich mériterait ce prix négatif, en raison d’une affaire dont le Beobachter a fait état le 1er avril 2022 : «Deux jours de prison parce que le parquet a été négligent.»

L’idée de ce prix est basée sur l’histoire d’un homme qui a passé 75 jours en détention sans savoir pourquoi : « Le grand pouvoir des procureurs. »

Cependant, le Beobachter a échoué dans sa tentative de remettre personnellement le prix au responsable de ce parquet. Dans le rapport du 26 janvier 2023, «Le Beobachter couronne l’ordonnance pénale la plus bâclée de l’année», Lukas Lippert a noté : «L’accueil a été aussi glacial que la journée. Le parquet de Limmattal/Albis à Dietikon ZH a refusé le 26 janvier d’accepter le prix négatif pour l’erreur de l’année. Le rédacteur en chef du Beobachter, Dominique Strebel, n’a pas pu remettre personnellement le trophée.»

C’est regrettable que le Beobachter soit désormais presque le seul média éditorial en Suisse à garder un œil critique sur la police et la justice. À l’exception peut-être de la télévision suisse d’État, tous les autres détournent commodément le regard. Les journalistes grand public des grandes maisons d’édition choisissent les meilleurs morceaux du gâteau de l’actualité mondiale. Ils laissent volontiers le travail journalistique de fond dans l’environnement inconfortable des abus de pouvoir de l’État, de la police et de la justice à qui bon leur semble. Comme s’il n’y avait jamais eu de violations des droits de l’homme en Suisse !
Fait intéressant, c’est la Commission de la justice du Conseil cantonal de Zurich qui s’occupe au moins aussi de la problématique des ordonnances pénales. Est-ce suffisant ?